mardi 24 avril 2012

Pendant ce temps, un peu plus à gauche

Lu en certain forum :


"Il y a des jours où je ne suis pas mécontent d'être parisien. J'ai un peu moins qu'ailleurs à me dire à chaque personne que je croise dans la rue : "et lui... peut-être ?"."


C'est bien ennuyeux, c'est sûr. On devrait nous coudre une étoile jaune, ou nous munir de crécelles que nous ferions bruire partons où nous allons. ça éviterait aux gens sains le risque d'être contaminés en nous approchant.

Bon, pour le second tour, une réflexion s'impose. Il faut suivre l'évolution de la situation. Il est peu probable que Marine donne une consigne de vote, mais le comportement de Sarko à notre égard va beaucoup jouer. 

Bien entendu, hors de question de voter Hollande : ce serait voter pour la catastrophe, délibérément. Hollande, ça veut dire plus d'immigration, encore plus de laxisme, plus de juges débonnaires et de tueurs dans les rues.

Dire que la France doit souffrir davantage pour se réveiller, et que les gauchos le méritent, c'est bien joli, mais les Mohamed Merah que Flamby laissera entrer ne s'attaqueront pas en priorité aux gauchistes et aux bobos. Ils s'en prendront aussi à des innocents, à de braves et honnêtes patriotes, à des enfants. C'est un peu cher payer pour de la justice immanente. 

Eh puis, sincèrement, je ne souhaite même pas au gauchiste moyen de se faire suriner par un divers dans une ruelle sombre. La plupart, on le sait, ne sont pas délibérément malveillants. On va pas se mettre à souhaiter la mort des gens juste parce qu'ils sont un peu cons. ça, pour le coup, ce serait un comportement gauchiste : Le Pen, une balle...

A part ça, le Plouc-Emissaire m'a ajouté à sa blogroll. Enfin ! C'est la reconnaissance ! La gloire ! La consécration ! Merci !

Prochaine étape : soudoyer Didier Goux.

lundi 23 avril 2012

Une excellente nouvelle

Vous êtes certainement déjà au courant, mais nous avons une excellente nouvelle à fêter.

Rendez-vous compte.

Le dixième tome de la série De Cape et de crocs est sorti :


C'est qu'il nous savourer les derniers feux de l'esprit français, du panache, de l'humour, de la grâce et de la légèreté, tant que nous le pouvons encore : cela devient si rare.

Autre chose ? En effet : la foire des Rameaux de Grenoble plie bagage. La encore, c'est une excellente nouvelle, et je suis très heureux d'être débarrassé de ce bordel bruyant et encombrant.

Encore autre chose ? Allez, ne boudons pas notre plaisir. Le score est plus qu'honorable, et le Méchancon finit dans les brasicae.



Salut, l'artiste.

mardi 17 avril 2012

Flamby et Méchancon sont sur un bateau

Bien. Après un intermède culturel (?) plus ou moins sympathique, revenons aux choses sérieuses. Si vous lisez régulièrement les billets du meilleur d'entre nous, vous devez avoir vu le fameux clip qui fait sensation. Sinon, c'est très mal.


D'aucun pensent que le clip se passe de commentaires et devrait constituer à lui seule une arme anti-Hollande. On aimerait le croire, mais la réaction du français moyen serait sans doute : "Ben où est le problème ? C'est cool, le rap, man !"

Quant à la fameuse phrase sur les riches et les nombreux, il serait facile de la sortir du contexte pour prétendre qu'il s'agit d'un appel au meurtre et au pillage. Mais sortir les phrases de leur contexte, c'est une tradition gauchiste. Nous, les réacs, nous avons nos propres traditions, comme par exemples nous tirer une balle dans le pied en n'allant pas voter parce que nous sommes au-dessus de ça, et nous y sommes très attachés. 

Donc remettons la phrase dans le contexte. Flamby parle de vote. Ses propos sont donc tout-à-fait républicains : il exalte simplement un modèle de société où une majorité de racailles, de parasites et de fonctionnaires pourraient légalement et démocratiquement spolier du fruit de leur travail une minorité de créateurs de richesses. Tout va bien, donc, ne nous alarmons pas.

Est-ce une impression de ma part, ou verrait-on déjà se profiler, dans le sillage du candidat normal, la silhouette glorieuse d'un fier communiste ?


Obtiendra-t-il un strapontin quelconque ? Le suspens m'empêche de dormir. Sinon, je me suis laissé dire que l'Argentine n'était pas mal à cette période de l'année.

vendredi 6 avril 2012

Obsédé Textuel, Enée, Modesto et moi

La réacosphère n'a pas le moral, ces derniers temps. Moi non plus, d'ailleurs. L'actualité de la campagne n'a rien de bien réjouissant.

Il y a quelque jour, chez Dixie, la grande dame que nous aimons tous d'amour fine, Obsédé Textuel nous annonçait son intention de mettre les voiles pour se réfugier en Californie. Il a peut-être raison. Obsédé Textuel est père, il se doit de veiller à l'avenir de ses enfants. La famille est la première des communauté naturelle, peut-être la plus sacrée, et celle que même les efforts des modernoeuds ne parviendront pas à briser. Et pourtant c'est pas faute d'essayer.

Alors, oui, partir... Je suis fasciné par la figure d'Enée. Le "pieux" Enée (l'adjectif lui est fréquemment accolé) à la fois pour sa piété filiale (il porte son père Anchise hors de Troie en flammes) et pour sa piété envers les dieux de la cité et les ancêtres divinisés, les Lares et les Pénates, qu'il emmène avec lui pour refonder ailleurs une nouvelle Troie. L'enracinement et la famille étant pour moi les valeurs cardinales, j'admire cette histoire qui nous dépeint un homme emmenant son père, son fils, ses dieux et son peuple, pour recommencer ailleurs en perpétuant son héritage. Je ne suis d'ailleurs pas le seul, puisque presque tous les peuples européens, à un moment ou à un autre, se sont rêvé des origines troyennes. Il faut croire que ce mythe est au coeur de notre sensibilité.

Mais ici s'arrête la rêverie, car justement Enée se mouvait dans le mythe. Guidé par le destin, protégé par les dieux, il pouvait tranquillement et en toute bonne conscience aller planter dans le Latium les germes d'une nouvelle Troie, avec la pleine et entière approbation de Virgile et de ses lecteurs romains, pour lesquels la légitimité du périple ne devait guère faire l'objet de débats. C'est ainsi que notre Enée s'imposait sans trop de mal, en épousant la fille du personnage tout symbolique de Latinus et en liquidant au passage l'encombrant Turnus.

Dans la réalité, si vous quittez votre pays pour aller vous installer dans un autre, en emmenant toutes vos traditions et votre identité avec l'intention de les perpétuer sur place, vous n'êtes pas un héros béni par les dieux, vous êtes un connard. Vous trahissez le pays qui vous accueille. Et ce n'est pas parce que des sagouins viennent le faire chez nous que ça nous donne le droit de le faire ailleurs. Pour moi, l'exemple du bon immigré, c'est mon ancêtre Modesto, qui vint d'Italie, épousa une Française, francisa son nom, donna à ses enfants des prénoms français, et d'une manière générale ne fit pas chier le monde, du moins à en croire la légende familiale.

Alors partir pourquoi pas, mais en ce cas que ce soit pour s'intégrer au pays d'accueil et en épouser le destin commun. Accepter aussi que nos enfants ne seront pas français.

J'en parle à mon aise : je n'ai pas d'enfant. Et c'est pourquoi, en ce qui me concerne, je ne partirai pas. Je ne pourrai sans doute rien pour mon pays, mais au moins j'y mourrai. Cela, on ne peut pas nous l'ôter.

Pas gai, tout ça, hein ? Mais vous étiez prévenus.