dimanche 13 mai 2012

L'agence féminine, vous dites ?

Il ne se passe plus une semaine sans que j'entende quelqu'un parler de "la gente féminine" pour désigner les femmes. Souvent dans la bouche de journalistes, dont ce devrait être le métier que de parler un français correct. Je l'ai même entendu dire par des professeurs.

C'est insupportable. On parle d'une gent, sans "e" final, pas d'une jante de voiture. Le mot "gent" est un nom féminin, comme maison, fourmi ou langueur. Ce n'est pas parce que ces mots sont féminins qu'on doit écrire ou prononcer maisone, fourmie ou langueure. Eh bien pour "gent", c'est la même chose. Et le fait d'y accoler l'adjectif "féminin" ne change rien à l'affaire.

Le mot "gente" existe aussi en français, mais c'est un adjectif, hélas un peu désuet aujourd'hui. La "gente féminine" est donc un groupe nominal aberrant, puisqu'il n'est constitué que de deux adjectifs. Par contre, vous pourriez parler d'une gente demoiselle, ce qui n'est pas la même chose.

Soit dit en passant, la locution "la gent féminine" est en train de devenir, souvent mal prononcée, une expression figée, la seule dans laquelle on utilise encore le mot "gent". Mais une gent, ça peut être n'importe quoi : les femmes n'ont pas de monopole en la matière. Rappelons que le bon La Fontaine parlait  de "la gent trotte-menu" pour désigner rats et souris.

Soyez aimables : la prochaine fois que vous entendez quelqu'un parler de "gente féminine", égorgez-le. Par charité chrétienne.

10 commentaires:

  1. Robert Marchenoir13 mai 2012 à 13:18

    Pareil pour "métis".

    Obama est bien le fils de sa mère !

    Par Véronique Saint-Geours le 13 mai 2012 19h19

    "...Lui, métisse, élevé principalement par ses grands parents à Hawaï ou de façon sporadique par sa mère qui a refait sa vie à Djakarta..."


    On remarque à quel point l'auteur de ce blog du Figaro est généralement illettrée, bien qu'elle fasse partie de la classe "supérieure" et "éduquée" puisqu'elle a été :

    - responsable de la communication au cabinet de Jack Lang,

    - directrice d'un "cabinet de conseil de chefs d'entreprise pour des activités corporate".

    Voyez le début de son article, qui ne veut tout simplement rien dire :

    "Ce dimanche, l'Amérique fête le Mothers Day- Fête des Mères- et c'est à Stanley Ann Dunham, mère peu classique de 44th, morte en 1995, sans avoir vu son fils, Barack, devenu président des U.S que le Washington Post s'intéresse."

    Juste en-dessous, il y a une photo de la mère de Barack Obama qui tient Barack Obama bébé dans ses bras...

    http://blog.lefigaro.fr/obamazoom/2012/05/obama-est-le-fils-de-sa-mere.html

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  2. Egorgez-le par charité chrétienne...
    Je vois que votre réflexion à propos du christianisme avance bien. Vous êtes manifestement sur la bonne voie^^.

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  3. Alors, si vous commencez à relever ce genre de faute, vous n'en finirez plus. Le sabir qu'on entend aujourd'hui et qui se prétend
    du français pousserait à égorger à tours de bras.
    Seulement nous menons un combat d'arrière-garde. Le français
    n'intéresse plus personne, la vraie langue, c'est le patois anglo-
    saxon.
    Dommage, c'est la faute de Jeanne d'Arc.
    Amitiés.

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  4. Et pour parler d'un agent femme, on dit comment ?

    Un agent féminin, une agente féminine ?
    Un agent ? Une agente ?

    Et quand ils sont deux : l'agent et l'agente, vigilantes (selon la volonté de réforme), ont passé leur chemin ?

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  5. Avez-vous lu sur L'horreur au château le papier intitulé C'est l'histoire d'un mec... Qu'en pensez-vous?

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  6. Je l'ai lu, ainsi que ses différentes suites. Je l'ai trouvé très bien, ce billet, émouvant même. Mais je ne peux pas dire que je m'y reconnaisse vraiment : j'ai pas le même parcours, pas les mêmes références... Moi, je suis le patriote à l'ancienne, comme on n'en fait plus, avec des vrais morceaux de Chateaubriand, de Péguy et de La Varende dedans. Un vieux schnok avant l'âge, quoi...

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  7. Merci de votre réponse. Le parcours de l'auteur n'est pas le mien non plus, c'est précisément ce que j'ai trouvé surprenant et, comme vous dites, émouvant. J'ai plutôt tendance à me croire comme vous puisque les trois auteurs que vous citez me sont chers ("macte animo generose puer" me disait souvent mon père, il me semble avoir retrouvé ça dans les Mémoires d'Outre-Tombe). Je ne sais quel âge vous avez, moi 51 aujourd'hui. Après avoir fait quelques études, sérieusement appris des langues et même l'arabe, pas mal bougé et connu la vie, j'habite désormais seul dans mon vieux tas de pierres de famille à la campagne avec un beau chien toujours gai et un chat câlin. C'est ma tour d'ivoire où me parvient atténué le bruit du monde. Je parcours la réacosphère sur un laptop dans le salon et me sens immensément seul ce soir pendant qu'un mariage bourgeois bat son plein dans ma cour. J'avais une amie, personne cultivée, charmante, de très haut niveau, de culture musulmane, aimant le vin et le saucisson et tout sauf pratiquante. Toutes mes interrogations sur l'islam après avoir lu le Coran et sur ce gigantesque mouvement d'islamisation de l'Europe auquel il me paraît assister et auquel il me paraît décisif de m'opposer lui paraissaient totalement déplacées et me valurent d'être quasiment traité de Breivik. J'ai dû finir par cesser tout commerce avec elle. Ca me désespère. Dites-moi s'il vous paraît que c'est mon isolement qui tend à me faire tourner réac? Être attaché à la langue et à notre culture françaises, à notre civilisation européenne, sans rien exclure des autres et le prouver au point de pouvoir lire n'importe quoi en deux langues étrangères et d'en baragouiner trois ou quatre autres, avoir été un officier appelé qui a salué chaque matin le drapeau allemand en même temps que le tricolore en trouvant ça chic, avoir cru en l'Europe et s'être activement engagé pour ça mais ne plus s'y reconnaître désormais, avec toute la distance critique d'un ancien khâgneux trouver l'idée judéo-chrétienne d'un Dieu d'alliance supérieure à celle d'un dieu vociférant qui exige la soumission aveugle, jusqu'ici je croyais naïvement qu'il n'y avait rien d'extrémiste à cela. L'impression me pèse maintenant dans mon trou de devenir un vieux schnock comme vous vous décrivez.
    Prince d'Aquitaine mais aux tours encore debout

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  8. "Dites-moi s'il vous paraît que c'est mon isolement qui tend à me faire tourner réac?"

    Je serais bien en peine de répondre à cette question ! Mais d'après ce que vous me dites, n'est-ce pas plutôt votre positionnement réac qui vous isole, au contraire, comme lorsque vos opinions vous ont brouillé avec cette amie ? C'est peut-être l'oeuf et la poule.

    C'est l'un des aspects les plus tristes des conversations politiques. Moi aussi, j'ai vu se briser des amitiés, un peu de la même manière. Etre contre le grand remplacement, de nos jours, c'est une position qui isole et qui n'est pas facile à assumer. Je le regrette autant que vous. En fait, le moindre patriotisme, le simple fait d'aimer son pays, sa culture et sa langue, est aujourd'hui suspect.

    En ce qui me concerne, j'ai la trentaine. Mais je ne viens pas, comme xyr, d'un milieu de gauche. J'ai été élevé dans une famille assez conservatrice, qui m'a transmis des valeurs, le goût de notre littérature et le respect de notre héritage. C'est mon grand-père normand qui m'a fait découvrir La Varende, en m'offrant "Nez de cuir", par exemple. ça ne m'a pas toujours simplifié la vie, car j'évolue dans un milieu où voter socialiste est la norme, où voter simplement UMP est déjà presque inavouable. Alors soyez sûr que je comprends fort bien ce que la solitude du réac a de pénible.

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  9. Ah merci merci ! j'ajouterai si vous permettez la disparition de l'adjectif "grand" au profit de "large", et l'expression "lâcher les rennes du pouvoir" ; quand j'ai demandé si c'était pour installer le Père Noël sur le trône, je n'ai pas été comprise

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