L'Allemand n'est pas qu'une langue militaire !

Bach, Harnoncourt, l'Autriche et l'Italie

Je disais "L'Allemand n'est pas qu'une langue militaire !"

C'est aussi la langue des musiciens (avec l'Italien), des poètes et des philosophes.

Oui, j'aime bien enfoncer des portes ouvertes. 

Je sais bien que je ne fais pas le poids, face à Gérard Oury et sa soldatesque "boche" toujours beuglante (ça fait bien rigoler les 55 millions de résistants de la première heure que comptait notre beau pays, si prompt à se rebeller et à ne pas accepter le joug de l'Etranger… Passons.) et face aux "humoristes" dont l'imitation de Madame Merkel paie les menus frais et les chevaux de course.

Voici de la belle langue chantante. J'espère que vous comprenez l'Allemand ou que lisez l'Anglais, pour les sous-titres.

Pourquoi Harnoncourt ? Parce que nous parlions de tempo. Je suis tombée sur un enregistrement dirigé par lui du Requiem, magnifique, mais il faut la journée pour l'écouter. Un peu comme celui du grand Sergiu. Mais pour la musique, il faut du temps. Sinon, vous pouvez toujours écouter du rap.

Pour ceux qui aiment entendre la langue allemande parlée par des Autrichiens, des Viennois même, si vous n'avez pas boudé la première partie, la deuxième partie est chez Harnoncourt.


Je m'attends à ce que vous critiquiez le son des parties musicales. La parole est très claire, mais les sons des instruments sont un peu nasillards (je trouve), alors que normalement, les archets anciens sur des violons et cellos baroques font un son de velours (c'est mon avis, que vous pouvez contester).

Ce concerto brandebourgeois est celui que je préfère. Je préfère ! Ca ne veut pas dire que je n'aime pas les autres…

Je l'ai rencontré par l'intermédaire d'un enregistrement de Trevor Pinnock, dont je n'arrive hélas pas à retrouver trace sur l'amazone ni sur le tube et c'est bien dommage. C'était une très belle version, avec le son des instruments anciens, comme chez Harnoncourt d'ailleurs.

Parmi les merveilles des Brandebourgeois, le 6ème est mon préféré, je l'ai déjà dit, mais je ne sais pas pourquoi.

Je suis sensible à l'entortillement des instruments, à la savante et joyeuse cacophonie qui en résulte (Johann-Sebastian, pardon !), à l'exultation lumineuse toute italienne qui réjouit les coeurs.

Oui, italienne.

Johann Nikolaus Graf von La Fontaine und Harnoncourt-Unverzagt,  Nikolaus Harnoncourt en démocratie bourgeoise, est l'Europe à lui tout seul. Mais la vraie, celle des hommes (et des femmes, rhooo…). Né à Berlin d'ascendance lorraine (mais à l'époque des ascendants, la Lorraine…), il est viennois. Allez voir sur Wiki, je vais pas tout faire.

Si vous avez la curiosité, la patience, et si vous me faites l'amitié d'aller jusqu'au bout de la partie 2 mise en lien, vous verrez ce qu'il dit de la musique baroque et de l'Italie. 

Deux idées majeures que je tente de résumer:

- le baroque est italien avant tout. Il a été adopté par les génies allemands.

Et il explique les différences d'interprétations par le caractère extraverti des musiciens italiens comparé (pas opposé !) au caractère introverti des musiciens germains.

- à la question "Bach a-t-il souffert de ne jamais être allé en Italie ?", Harnoncourt répond.....

Et bien, allez voir vous-même.

Mais moi je me dis, comme Bach, qu'auprès de mon arbre, je vis heureuse.

J'espère que cela va durer. Même si j'en doute fort.

Il nous restera Bach, Mozart, Schubert et tant d'autres…

Et des grands maîtres pour nous les faire partager.

Ce qui m'ennuie, c'est que je n'ai pas encore trouvé le moyen de poster plusieurs vidéos sur le même billet. Je vais demander au patron.

Donc, je vais bricoler pour vous vendre (vous donnez ce que vous voulez) une version viennoise du 6ème, une version allemande et une version italienne, pour illustrer le propos du Maître.
- Allegro, par Harnoncourt
  Adagio par le même. Attention: ma non troppo, l'adagio.
  Allegro idem. Vous avez maintenant les trois mouvements.

-Autre chef, autres instruments, autre son (Karl Richter, quand même !)
Et Là, c'est le concerto complet

- Voici venir mes Italiens extravertis
 .

J'ajoute encore ceci : les  Brandebourgeois   par les Italiens de Abbado.

Ah au fait, autre chose.

Vivre auprès de mon arbre, certes, mais je crois que mon Montana personnel sera plutôt pas trop loin de ce que je vais montrer maintenant.
Pour le plaisir des yeux et des papilles, je vous invite à Salzburg:

Salle baroque, Stiftskeller St. Peter

où vous pourrez déguster ceci :

   Mozart est partout, même dans l'assiette.

Et surtout, ne manquez pas les Mozartkugeln (les "boules de Mozart", je crois qu'il aurait aimé, le bougre…) ⇒

C'est décidé, moi ce sera là-bas. 

Ou bien au plus profond de la forêt guyanaise.

Mais il y a des aspects de l'Europe qui me manqueront.

Docs d'appoint :

- Plafond  de la Salle d’Apparat baroque de la Bibliothèque Nationale Autrichienne appelée « Prunksaal », qui  figure parmi les plus belles bibliothèques historiques du monde.
  Si vous en voulez plus, allez donc visiter ce très beau site, dont je remercie chaleureusement l'auteur. Bien sûr, ça n'atteindra jamais la beauté inégalée de Beaubourg, ni celle de la Très Très Grande Bibliothèque François Mitterrand. Mais bon, les Autrichiens font ce qu'ils peuvent, faut pas leur en vouloir. En plus, ils sont loin d'être aussi modestes que nous, Français, et ils ont même l'outrecuidance et  la prétention de penser que le monde entier est en visite chez eux ! A part les Turcs, tous les ressortissants des états balkaniques issus de l'ex-Yougoslavie, les Polonais, les Tchèques, les Slovaques, les Roumains et autres Moldaves, je ne vois pas trop qui pourrait s'intéresser à un petit pays rétrograde et jaloux de ses traditions.
Et avouez que leur musique est loin de valoir nos Carmina Jordana et M. Pokora.
- Du côté de chez Wiki:

Concerto VI (si bémol Majeur) BWV 1051

·       Allegro

·       Adagio

·       Allegro

Ensemble orchestral: 2 violes "da braccio", 2 violes de gambes, un violoncelle et une basse continue.

Ce concerto se présente dans le style le plus ancien des six, archaïsme corroboré par le fait que sa démarche polyphonique et contrapuntique se place comme l'antagonisme direct et le plus immédiat de la strict sonate d'église. Le prince Léopold lui même était violiste amateur auquel la simplicité des parties de viole rendait l'œuvre sans doute accessible — les deux parties d'alto et dans une moindre mesure celle de violoncelle sont notoirement ardues ; on sait de plus que Bach était altiste, ce qui nous invite à imaginer que ce concerto était destiné personnellement à Léopold et qu'ils le jouèrent ensemble.