mercredi 5 septembre 2012

Versailles revisité : 1-France, mère des armes.

Comme El Desdichado ( cf son billet du 13 août ), j'ai profité de l'été pour faire un peu de tourisme historique en famille. Cette activité à engendré toutefois des réflexions d'une tout autre nature. Jugez plutôt.

Je me suis rendu fin août à Versailles, sous un soleil timide, pour visiter le château.

Je me suis essayé à contempler les merveilles du Grand siècle, par dessus une canopée
de têtes et d'aillefones tendus à bous de bras. Dans la cohue démocratique, cahin-caha, je cheminais
péniblement, entre deux bousculades,et tentais de répondre aux  questions multiples et variées de mon jeune fils.

Puis, au détour d'un corridor, je pénétrais dans la galerie des batailles voulue par Louis-Philippe, comme son nom l'indique entièrement tapissée de toiles consacrées aux succès martiaux remportés par la France au cours des siècles: Tolbiac, Poitiers, Bouvines, Fontenoy, Valmy, Austerlitz, Wagram, etc...

Car il fut un temps, chose étrange, où l'on célébrait les victoires militaires sans mauvaise conscience et avec faste. C'était manière d'exalter la grandeur de la France, de glorifier la qualité de ses militaires, d'impressionner les autres pays, de garantir l'unité autour du souverain, et bien sur, et surtout, de rendre utile et noble le sang versé.

C'est ainsi que se crée une nation, et c'est ainsi qu'elle se maintient.

Me sont revenues à ce moment les images des obsèques des soldats tués cet été en Afghanistan.

Morne époque pour la France que celle qui voit le chef suprême des armées regretter les morts d'une guerre dont il regrette le principe ; que celle qui voit ses ministres, cheouingomme en bouche, tripoter leur aillefone devant les cercueils des défunts ; que celle qui voit la retraite de ses troupes dans un semblant de fausse défaite d'un fausse guerre ; que celle qui la voit ravaler au rang lamentable d'impuissance mondiale.

Qu'il me serait douloureux, père d'un fils tombé sur ce champs d'honneur-là, de souffrir deux fois : et de la perte d'un fils, et du mépris de ses princes.

Après, viendra le temps où ces derniers demanderont pardon agenouilles aux pieds babouchés des talibans.

Solder ainsi la valeur de nos armes et le courage de nos soldats, les misérables !

Le diable les emporte !

Amer, sous un soleil plus ardent, je suis parti canoter sur le Grand Canal avec mon fils et ma femme.

Et c'était bien.

19 commentaires:

  1. "Morne époque pour la France que celle qui voit le chef suprême des armées regretter les morts d'une guerre dont il regrette le principe"

    S'il regrette le principe de cette guerre, il n'avait qu'à ne pas y envoyer nos soldats ou les faire rentrer. Je pense que vous parlez de Sarkozy.
    Il ne peut pas regretter de faire une guerre où il a été entraîné par ses alliances atlantiques/tistes.
    Si vous parlez de Hollande, il est tout aussi atlantiste que le précédent. Donc, larmes de crocodiles…

    Pour supprimer ce grand espace de la fin, faut retourner sur la page de rédaction du message et retirer tous les vides en bas ^

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    1. Je parlais de Hollande et son gouvernement.

      En décidant le retrait anticipé des troupes françaises, il induit que leur présence n'est plus ou pas légitime.

      Larmes de crocodiles, donc, en effet, et pis encore, faire des morts des morts inutiles.

      Je n'évoquait pas en l'occurrence l'opportunité d'intervenir, fort discutable, certes, mais assumée par son prédécesseur.

      Comment fait-on pour retourner sur la page de rédaction ?

      J'ai un peu de mal avec l'interface que je découvre.


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    2. C'est au patron de vous esspliquer tout ça !
      Moi j'essplique plus rien.
      Je me suis esquintée à lui esspliquer le lecteur, il m'a jamais répondu.
      Bon, ça c'était la langue de vipère qui sévit près de la machine à café...Faut toujours dire du mal du boss ^^
      Et pis c'est pas compliqué !

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    3. C'est que je n'ose plus vous parler, moi. J'ai trop peur.

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    4. Vous avez bien raison d'avoir peur !
      Bon, le ptit nouveau a l'air d'avoir trouvé comment supprimer le grand blanc, sans jeu de mots.

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    5. Ben non, j'ai pas trouvé, ça s'est fait tout seul !!!

      Je n'arrive pas à corriger mes billets publiés et ils sont pleins de coquilles.

      Au secourouours !!!

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  2. Que voulez-vous attendre de gouvernants qui envoient notre porte-avion participer à la célébration de la victoire britannique de Trafalgar et qui snobe la reconstitution de la victoire d'Austerlitz ?

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    1. Rien, vous avez raison.

      D'où mon amertume.

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    2. Que voulez-vous attendre de parents qui demandent une enquête lorsque leur fils meurt en opération.

      Coach Berny

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    3. C'est un effet de ce que je denonce : si vous laissez croire que la guerre est inutile, ses victimes viendront vous demander des comptes.

      En revanche, si guerre est assumée et glorieuse, personne n'osera dénoncer ses conséquences comme scandaleuses.

      Car comme l'indique Gilles, la guerre propre sur elle...c'est tout de même assez rare. L'inconscient des peuples en à gardé la mémoire.

      Ajoutez à cela la pénalisation des rapports sociaux dénoncée par Muray, et vous aboutissez au brillant résultat que vous soulignez justement, coach.

      J'éprouve tout de Meme de l'indulgence pour les proches des soldats morts, ou les invalides, que la douleur peut égarer.

      Les vrais pervers sont ailleurs.





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  3. Bonjour
    Que voulez-vous, quand on envoie des soldats à la guerre, on sait qu'il y aura des morts parmi ceux-ci. On sait également qu'il y aura des civils tués, des pillages et des viols (aucune armée n'y a échappé). Alors, les cérémonies nationales super médiatisées quand un soldat a été tué me fait penser, soit à une hypocrisie épouvantable soit à une déconnexion complète de la plus élémentaire des réalités, soit les deux. Les anciens doivent se retourner dans leurs tombes.
    Amicalement. Gilles

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  4. Je ne voudrais pas en rajouter mais je crois que la France n'existe
    plus. Déja, les gens ne ressemblent plus à des français, les gouvernants ressemblent à des culs de singe, les enseignants
    n'enseignent plus rien et les soldats sont essentiellement là pour
    "faire de l'humanitaire". Tout ceci n'est plus un pays, à la rigueur
    une entité administrative. Vague.
    Amitiés.

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    1. Et nous avons plongé au 21ème rang de ché plus quoi.
      Et il n'y a pas trop de raisons pour que ça s'arrête

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    2. "les gouvernants ressemblent à des culs de singe"
      des culs de singe mal habillés, en plus.

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  5. Je suis bien d'accord avec vous. Lorsqu'un peuple a conscience de lui-même, il compose toujours un roman national, il se raconte toujours sa propre histoire avec une certaine émotion, par l'écrit ou par d'autres formes d'art. C'est de là que naît l'épopée.

    Aujourd'hui, c'est le cinéma qui pourrait remplir ce rôle. Notez que les Amerloques, avec tous leurs défauts, sont encore capables de mythifier leur passé et de jouer à croire qu'un de leurs présidents illustres était un chasseur de vampires.

    Mais nous, non. Nous, on est gangrenés jusqu'au fond de l'âme. Lorsque nous nous tournons vers notre passé, c'est toujours pour le dénigrer.

    http://monsieur-le-chien.fr/index.php?planche=532

    "Oui mais lui on peut."

    Lorsqu'un peuple renonce a son roman national, c'est là fin des haricots et les carottes sont cuites. Nous sommes dans les choux. Finis. De l'Histoire ancienne.

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    1. Bientôt la saison du pot-au-feu ^

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    2. Génial, j'adore le pot-au-feu ! (mais pour l'instant, j'en suis encore à la soupe au pistou…)

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  6. Mais c'est un brouet infect qui nous attend, tout fumant sur la table.

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  7. Les gens n'ont tellement plus de valeurs, de croyances, à part en eux-mêmes et leurs i-phones, que leurs actes apparaissent blasphématoires tant le pays fut grand à une époque.
    Je suis bien d'accord avec le propos de votre billet!

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