mercredi 24 octobre 2012

Garçon, une fine à l'eau !

Qui n'a entendu dans tel film ancien un personnage à la terrasse d'un café réclamer d'une voix gouailleuse une fine à l'eau, que le taulier s'empresse de lui servir sans s'étonner.
Combien parmi nous savent de quelle boisson il s'agit ?Bien peu, surtout parmi les plus jeunes. Et pourtant, c'est bien l'une des production les plus prestigieuse de notre pays qui est ainsi désignée, additionnée d'aqua simplex : J'ai nommé le cognac. Oui, oui, vous lisez bien , j'entends consacrer ce billet à un sujet aussi futile que le cognac !

Parmi les merveilles que notre sol et le travail de nos producteurs ont du engendrer, l'eau de vie de Charente est aujourd'hui bien oubliée des français. Nous avons tous une bouteille poussiéreuse au fond de notre bar que nous ne sortons guère que pour faire la cuisine, ou pour la proposer au cousin de passage qui s'empresse de refuser. Dix ans après son ouverture, elle encombre encore, à peine entamée.

La faute à quoi, à qui ?

Sans doute à l'attrait sans nuance de l'exotisme alcoolique : le whisky lui a taillé des croupières, à mon sens sans raison objective valable. Sans doute aussi à la rigidité traditionnelle des idées mal reçues qui veut que le cognac ne peut dignement s'apprécier qu'en digestif. Or, par les temps qui courent, se boire un Dijo après apéritifs, et vins, c'est le retour en taxi, si taxi il y a...donc, pas de dijo, et pas de cognac.

Le résultat, c'est que la reine des eaux de vie est bue à 97  % à l'étranger, et que les français en viennent à l'ignorer totalement.

Et pourtant, quelle merveille au palais, quels arômes, quel cordial !

Buvons du cognac, pur, avec des glaçons, de l'eau, du Perrier, du schweppes, du jus de letchis, du coca si cela vous chante, mais buvez-en morbleu !!!  Régalez vous en à l'apéritif, à table, en digestif, avec le café, un cigare, faites en un grog les jours froids, mais de grâce, ne l'oubliez pas. Ce breuvage est le compagnon de l'homme ou de la femme de goût.

Laissez les soit-disant puristes qui vous dirons que c'est sacrilège de boire ainsi du cognac. Le seul vrai sacrilège , c'est de ne pas en boire.

Figurez-vous que cet alcool délaissé par les clients de son pays producteur à été adopté par les rappeurs de New-York, sous le vocable "yack". Des rappeurs New Yorkais....

Réagissons, que diable !!!

Alors, comme moi, à la première occasion, réclamez haut et fort : garçon, une fine à l'eau !

N.b.

La culture française est comme le cognac, admirée et appréciée à l'étranger, mais en voie d'extinction dans son pays d'origine.


27 commentaires:

  1. Je vous donne entièrement raison. ce n'est pas futile du tout, le cognac !

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  2. J'ai véritablement découvert le Cognac l'année de mes 18 ans, chez les parents d'un de mes amis qui ont eu la gentillesse de me servir un verre tiré d'un flacon de Cognac Hors Age Grande Champagne. Coup de foudre. Depuis, mon petit bar en recèle toujours une bouteille, conservée jalousement pour mon usage et quelques amis triés sur le volet.

    Pour ma part, comme tous les bons alcools, je le bois pur ou très rarement allongé d'une cuiller à café d'eau de source. Ajouter autre chose relève de la cour martiale.

    Quant au Whisky, sous ce terme j'entends uniquement les single malt, est un très bon alcool, mais il n'a pas la complexité aromatique du Cognac, ce qui le rend plus abordable aux palais débutants. Il faut voir là une des raisons de son succès, sans oublier que les producteurs écossais ont su se concerter pour lancer d'habiles publi-reportages dans la presse.

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  3. Évidemment, Koltchak, la catégorie de cognac que vous évoquez doit se boire pur, faute de réduire à rien ses qualités rares et d'en anéantir le rancio.

    Mais bon nombre des eaux de vie de Charente peuvent servir de base a tous les coquetèles imaginables, sans déchoir.

    Pour ma part je l'apprécie en apéritif, additionné de glaçons. Un VS fait l'affaire, mais un cognac plus ancien donne un résultat plus fin, bien sur, et je n'ai pas le sentiment de trahir la cause, au contraire !

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  4. Et le vermouth-cassis, hein, qui parlera du vermouth-cassis?
    Ah, France, ta culture fout le camp...

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  5. Et le mêlé-cass, le blanc gommé ?

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    1. Nous, dans la Sarthe, on ne dit pas un blanc gommé, mais un blanc limé, si c'est la même boisson, du blanc sec, genre "muscadet", additionné d'eau plate, voire de limonade. Le mêlé-cass, cela doit être pareil, calva + cassis, bon apéro, avec modération !!!

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  6. Joli billet, qui rend hommage à une région que j'affectionne particulièrement.
    En revanche je ne connaissais pas l'expression "fine à l'eau".
    Bonne journée messieurs dames!

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  7. Ce billet a été signalé au Bureau Interprofessionnel de L'Armagnac, pour suite à donner.
    Mordious !

    Coach Berny

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  8. Désolé mais depuis une cuite grandiose que j'ai prise aux alentours de mes dix-huit ans -ça nous remet loin- je ne digère plus le cognac. Bien dommage parce que c'est ce qu'il y a de mailleur.
    Avec l' Armagnac, bien sûr, mordious!
    Amitiés.

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  9. C'est amusant, moi, c'est au ouiski que j'ai pris une cuite mémorable à 18 ans, histoire de noyer mon premier chagrin d'amour.

    Deux jours de lit pour m'en remettre.

    Je n'ai jamais pu en reboire.

    Quant à l'Armagnac, inutile de préciser que c'est une autre merveille, ventrebleu.

    Mais on ne peut tout évoquer dans un modeste billet...

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  10. Oui, mais sans oublier d'inviter la Mère Modération, ventresaintbleu !

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  11. Oui, Carine, ce billet est à la gloire du Cognac, pas de l'alcoolisme.

    Nuance.

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  12. Oh oui, parlons de la 1ère cuite. Nous avons tous une expérience sympathique j'ai l'impression.
    Moi c'était au Gin à 15 ans, après deux assiettes de salade de riz au thon. Une des pires cuites de ma vie, depuis j'ai horreur du gin.

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  13. La salade de riz au thon, c'est mortel !!!

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    1. Ayant abusé du Gin et de la salade, quand mon foie est venu me rappeler qu'il n'en pouvait plus de ce savoureux mélange, c'est remonté d'un coup, que j'ai cru, car le riz, il faut savoir que ça part grain par grain. Autant dire que j'ai passé ensuite ne bonne soirée sous le signe du grain de riz.

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  14. Bien évidemment "fine à l'eau" puisqu'il y a appellation "fine champagne" !! Ah les amis, enfin un billet et des coms qui ne sont pas "prudes" selon la mode d'aujourd'hui qui veut que respirer un "bouchon" vous fasse soupçonner d'alcoolisme ! Oui, un "Napoléon Fine Champagne" (notez les majuscules) (lol), un vieil Armagnac, et j'y ajouterais un vieux Calva, comme on en trouve "là-bas", du calva bruni en fût de chêne (naturellement, pas coloré) pendant dix/douze ans, voilà une autre "merveille", tous ces produits à "déguster" en compagnie d'amis sachant apprécier....
    Bien amicalement. Gilles

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  15. Personnellement, je ne sais plus à quoi j'ai pris ma première cuite. ce qui est certain, en revanche, c'est que j'ai très réussi à en reboire.

    Sinon, pour accompagner le cognac : quelques pages de Chardonne.

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    1. Et oui, le maître de Barbezieux...

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    2. Bonsoir, hips, hips,hips, hourra!!! Non, je rigole, le cognac (produit dans le bas-ouest de la France,Charentes), ainsi que son "compère" armagnac (haut sud-ouest de la France),sont deux eaux-de-vie qui méritent d'être découvertes, bien meilleures que bien de boissons écossaires ou "soviétiques", voire américaines, à consommer avec modération, sans aucun additif, dans un verre à pied, qui tiens au creux de la main, que l'on fait "chauffer" à la température de cette dite-main, en tournant légèrement ce breuvage dans ce verre, et à déguster lentement, le sentir, le regarder à travers le verre, c'est, sans aucun doute, avec le calva, 3 des digestifs les meilleurs de notre pays....à la votre !!!!!

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    3. hips, hips, hips, hourra, c'est Jean-Pierre V., de la Sarthe-nord, où l'on fait du jus de pomme "fermenté"

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  16. "Le whisky, c'est le Cognac des imbéciles", disait Pierre Desproge.
    J'habite près de Bordeaux, pas si loin des Charentes. Dans la moindre supérette le rayon whisky est large comac. A côté, trônent deux ou trois bouteilles de cognac qui prennent la poussière. Un vrai scandale!!!
    Pour ma part, je me suis mis à préparer des irish coffee. Mais je remplace le whiskey par du cognac. parce que bon, c'est pour boire, quand même. Je ne peux quand même pas mettre n'importe quoi, la dedans!
    Fred Van H.

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  17. J'ai bu six fines, maintenant je suis au régime...
    guy holder
    lessablesrouges.blogspot.fr

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  18. La fine à l'eau est une des boissons du commissaire Maigret. Et probablement aussi de son créateur, Simenon. Et c'est vrai que le cognac, l'armagnac, la vodka, le calvados, peuvent tous être appelés fines à l'eau quand on les mélange avec H2O.
    C'est très agréable dosée à 4 volumes d'eau pour 1 volume d'alcool.

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  19. Je n ai jamais apprécié l alcool dilué à l eau.je bois eau pure.et alcool seul.sauf l alcool à 90

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  20. Je suis pour le whisky mais je dois avoir un côté franchouillard. Je m'étonnais que nous n'avions rien d'équivalent au whisky, à prendre en apéritif. J'ai donc été consulté mon caviste. Il m'a répondu qu'en apéritif qu'il n'y avait pas d'équivalent français ??? Et puis, des années après je me suis souvenu de l'expression "fine à l'eau".... en cherchant sur internet le dosage, j'ai découvert votre billet - Christian

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  21. Dans les fîlms des gens de la pègre passé minuit garçon SVP UN GAUDET. EXPRESSION de connaisseurs initiés.
    Gaudet est le nom d'un producteur de fine Champagne ce producteur exise toujour à travers ses descendants
    Allez un gaudet

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  22. La "fine", je l'ai découverte avec... Jeanne Moreau, dans ce beau film (euh, c'est controversé, mais moi je l'aime, ce film) de Louis Malle, Ascenseur pour l'échafaud. Je me demandais pourquoi une femme (amoureuse) passait sa nuit à errer et à commander des fine à tous les coins de bar... Depuis, et ça date, chaque fois que je vais dans un bar avec un pote la nuit, je commande une fine, ça fait rire les initiés, un peu comme celle à l'eau du commissaire Maigret ! Oui, dommage que la jeune génération ne cultive pas les références françaises et lorgnent outre-Atlantique...

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