jeudi 13 juin 2013

Le maire, le cardinal, et la basilique.



Il s’est produit mardi soir à Argenteuil  (Val-d’Oise) un incident comme on les aime tant, si représentatif de la merveilleuse époque de progrès et de diversité que nous vivons. Par soucis de rigueur, je précise que je le tiens du site de France-Info  et après avoir entendu un "sujet" ce matin au journal de sept heures de France-Inter, ces deux médias n'étant pas réputés pour leurs opinions particulièrement nauséabondes.

Il devait être 19h00, le 11 juin, lorsque dans la zone piétonne,"où les jeunes se retrouvent en début de soirée" ,et qui s’étend devant la basilique*, une femme intégralement voilée contrairement aux termes de la loi du 11 octobre 2010, est sommée de justifier son identité par les forces de l’ordre présentes. Elle s’exécute. C’est alors que « les jeunes » « qui ne comprennent pas le sens de cette intervention » forment un attroupement et que le « ton monte ».

La situation dégénère en un affrontement opposant les policiers à une soixantaine d’habitants d’Argenteuil. Deux "jeunes sont interpellés.

Les faits sont en eux-mêmes fort simples. Je vous en propose une relation à peine romancée.

Ce soir-là, la garde du cardinal Valls entend curieusement assurer le respect de la loi. Par une distraction impardonnable, elle entreprend de le faire à 19h00 et sur une portion du domaine public que certains jeunes s'approprient légitimement et exclusivement  les jours de beau temps à  partir de 18h17 et jusque vers 01h43, pour y exercer en toute extra-territorialité des activités qu'on imagine paisibles. Première erreur. Elle va même jusqu'à contrôler une personne en infraction. Deuxième erreur. Les jeunes débonnaires présents, assistant à une telle bavure policière, ne pouvaient rester dans une passivité si contraire à leur naturel sensible. Ils  le firent respectueusement remarquer aux gardes en cause. Respectueusement, certes, mais en montant tout de même un peu le ton. Le ton a dû sans doute monter à un niveau à ce point intolérable, même pour les tympans peu sensibles des sbires du ministre, qu'ils ont fait usage, avec une brutalité sans nom,  de bombes lacrymogènes et de flashballs pour tenter d’en abaisser l’intensité.  Ainsi, ce contrôle inopportun et qui aurait  pu avoir des conséquences tragiques, stygmatisantes  et fortement discriminatoires (une amende de 150 € avec suppression du permis de porter le voile intégral) se transforme en bataille de rue du fait de la ridicule obstination des policiers à accomplir leur prétendue mission. Troisième erreur. Décidément, les gardes du cardinal Valls n’en loupent pas une.

Par dessus le marché, on note qu'ils font usage de  procédés de rétorsion que l’on croyait à bon droit réservés aux opposants au mariage pour tous, c'est à dire les femmes, les enfants, les vieillards et les skinheads. Enfin,  pour couronner le tout, les gardes ne réussissent à arrêter  piteusement que deux « jeunes » sur les soixante témoins malheureux de cette exaction policière, preuve supplémentaire, s'il en est besoin, de leur inconséquence. Quant à la dame voilée, dans la confusion, on ne sait ce qu’elle est devenue.

Cet incroyable abus des forces de l’ordre, aggravé d'une maladresse crasse,  n’a pas échappé à la sagacité du maire d’Argenteuil (PS). N’écoutant que son courage, l’édile local a  déclaré d’une voix ferme: « j’ai saisi le préfet parce que la réaction des policiers n’était pas totalement proportionnée… ».

Puis, sans doute animé d’un subit accès mystique, d’ajouter, les yeux au ciel et les mains jointes: « …surtout devant la basilique* ».

On aurait aimé qu’un homme de cette trempe nous éclaire de son avis:
- sur l’attitude que les argenteuillais doivent observer en cas de contrôle d’identité, en particulier à l'occasion d'une infraction manifeste,
-sur la manière de s'adresser aux force de l'ordre sans "monter le ton",
-sur la manière totalement proportionnée de réagir face à soixante « jeunes  qui ne comprennent pas les lois »,
-sur le port du voile intégral sur la voie publique « surtout devant la basilique *».

Et on attend avec impatience que le cardinal Valls prenne à l’encontre de ses gardes les sanctions que leur impéritie requiert évidemment.


(*) Basilique : n.f. Nom qu’on donne à une église principale.( Littré)
Eglise : n .f. Edifice cultuel des diverses confessions chrétiennes ( Larousse)
Désormais, je donnerai la définition des mots difficiles pour aider les lecteurs jeunes qui ne comprennent pas les lois, ni,  vraisemblablement,  le français.

6 commentaires:

  1. C'est très bien tout ça !
    Ils se rappellent à notre bon souvenir.
    Il était grand temps, car nous avions tendance à un peu oublier l'invasion ces derniers temps.
    L'accent est plutôt mis sur les de souche qui se bastonnent et ceux qui huent les pacifiques.
    Excellent !

    Il faut dissoudre les CPF !

    Desdi patron chef !
    Quand tu passeras lire ce que font tes pigistes (^^), tu pourras remettre un widget archives, stp ?
    J'ai grand besoin de retrouver mes trucs du début.
    Merci à vous deux !

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  2. Le "surtout devant la basilique" est en effet savoureux.
    C'est comme dans les histoires de pédophilie, "surtout un prêtre", de capotes, "surtout le Pape", etc.
    Ces gens-là ont finalement une exigence vis-à-vis de l’Église bien supérieure à la notre. Je suis un homme de peu de foi par rapport à nos édiles socialistes.

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  3. Carine, je les ai à l'œil ! Pas d'inquiétude !

    Droitedavant : oui, le respect du catholicisme à géométrie variable, c'est bien rigolo.

    Amitiés.

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  4. Le Cardinal Valls ne manquera pas de réagir en bloquant la carrière de ses gardes inconséquents et de leurs supérieurs hiérachiques!
    Il ferait beau voir (comme disait Simone) qu'on s'amuse à faire appliquer la loi lorsqu'elle ne prévoit pas des choses bien- pensantes comme le mariage des invertis, par exemple.
    Force reste à la burqa!
    Gros bisous.

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  5. Oui, le cardinal aura réagi comme il convient !...

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  6. HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE:
    lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
    En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.

    35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.


    Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

    Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

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