mardi 5 novembre 2013

L'art français du rugby.






France 100, Nouvelle-Zélande 0.

Tel est mon pronostic pour le match de samedi soir.

Je sais bien qu’il s'est créé une inclinaison d’esprit dans le monde du rugby au terme de laquelle la victoire devrait de plein droit revenir à la Nouvelle-Zélande dans ses confrontations avec le XV de France. Et pourtant s’il est bien un sport qui correspond à l’art français de la vie, c’est celui-là. Rien ne m’en fera démordre. Je le démontre.

Je m’adresse à ceux ou celles qui sont les moins proches de l’ovalie : savez-vous ce qui caractérise ce sport? et bien ce n’est ni la forme du ballon, ni l’éponge magique, ni la hauteur des poteaux. Non. C’est la prohibition de la passe en-avant, et son corollaire, le hors jeu qui empêche au co-équipier du porteur de ballon de se situer devant lui. 


De cette règle d’apparence ésotérique découle que toute l’équipe se trouve derrière le porteur du ballon en attaque,  ou devant  en défense. A l’inverse de tous les autres sports de balle, où les joueurs s’étalent sur le terrain, le rugby présente ainsi les caractéristiques de la défense du pré-carré, et ressemble à sa façon à une guerre de tranchée. C’est Clochemerle sur gazon.

La mêlée évoque aussi les tranchées par son travail sous-terrain et l’abnégation qu’elle requiert jusqu’au sacrifice des oreilles, du front, les lèvres, des reins, des bras, des arcades sourcilières,etc...

Notre pays qui a payé cher le droit de son indépendance par de multiples guerres sur son propre territoire sait de quoi il retourne !

Les grandes offensives  des lignes arrières évoquent les charges napoléoniennes, les touches les combats dans les airs, fierté légitime des ailes françaises, les mauls les sombres pugilats médiévaux d'où sort une course vers l'en-but, aussi pure que la virginité de Jeanne d'Arc !...

Et puis, comme d’autres l’ont dit avec talent, chacun a sa place dans une équipe de rugby : les avants massifs, les demis petits , intelligents et astucieux, les trois-quarts agiles, rapides et adroits, l’arrière aux aguets. Et tout cela fait d’excellents joueurs de rugby français !

Et je n'évoque pas le style, ce french flair, cette inspiration subite, mélange d'opportunisme,  d'astuce, d’intelligence du jeu, et d'élégance  qui inspire la plus totale méfiance aux All-Blacks.

La victoire revient donc de manière irréfragable au coq gaulois.


Face à cela, la Nouvelle-Zélande fait pauvre figure. Certes, leurs ancêtres ont participé avec courage aux massacres européens du siècle dernier. Mais ce pays isolé et lointain n’a jamais été directement inquiété. Sa population est mélangée et importée,  peu habituée à considérer son sol comme sacré. Ils sont uniformément athlétiques et ignorent ce qu'est un cassoulet ou un pousse-rapière. De tels handicaps sont quasi-insurmontables. Il le savent et croient nécessaires pour tenter de vaincre de grimacer et trépigner ridiculement avant chaque rencontre. Mais cela ne trompe personne, le malaise est réel chez nos adversaires des antipodes. Les malheureux ont déjà compris le sort qui leur est réservé ce week-end.

J’ai interrogé cette nuit les mannes d’Antoine Blondin, Kléber Haedens, Roger Nimier, et Roger Couderc. Elles sont unanimes à confirmer mon présage : France 100, Nouvelle-Zélande 0.

Alors avec moi, pour conjurer une actualité déprimante,  et à l'approche du 11 novembre, veuillez hurler en chœur : allez les petits !


11 commentaires:

  1. Vive les les blaks!
    Frappez des mains sur les cuisses Que vos poitrines soufflent Pliez les genoux Laissez vos hanches suivre le rythme Tapez des pieds aussi fort que vous pouvez C'est la mort ! C'est la mort ! C'est la vie ! C'est la vie ! Voici l'homme poilu Qui est allé chercher le soleil, et l'a fait briller de nouveau Faites face ! Faites face en rang ! Faites face ! Faites face en rang ! Soyez solides et rapides devant le soleil qui brille !

    Laissez-nous nous unir avec notre terre !
    Laissez-nous !
    C'est notre terre qui gronde
    La nôtre, la nôtre oui !
    Nous sommes les All Blacks !
    Oui, nous le sommes, le sommes, oui !
    Il est temps !
    C'est mon moment !
    Notre règne,
    Notre suprématie triomphera
    Et nous atteindrons le sommet !
    La fougère argentée !
    Nous sommes les All Blacks !
    La fougère argentée !
    Nous sommes les All Blacks !

    Même dans le sport, je n'aime pas cette nation et on me dit nationaliste

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  2. Tout à fait, allez les petits! Et les grands-gros aussi, y a pas de raison.
    Quand l'équipe de Perpignan
    S'en va jouer à Montauban
    Ils engrossent évidemment
    Toutes les filles de Montauban,
    Mais quand l'équipe de Montauban
    etc...
    Honneur aux forts,
    C'est la loi du sport,
    Hardi petits
    C'est ça le rugby!
    (extrait d'une chanson de feu Patrick Topaloff, un vieux copain à moi)
    Que les bouseux Néo-Zélandais se prennent le K.O. du siècle!
    Bon, je m'en fous mais si ça peut faire plaisir...
    Amitiés.

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  3. Allez les bleus !!!
    5 essais transformés et 5 pénalités par mi-temps !!!
    Je mise !!!

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  4. Ah, le beau billet que voilà!
    Bon, hélas je suis un peu moins optimiste que vous...
    Pour tout dire, moi qui était fervent supporter de l'équipe de France, mon enthousiasme a beaucoup faibli depuis quelques années. Je trouve que notre équipe nationale ressemble malheureusement au pays dans son ensemble : tué à petit feu par ses dirigeants, qui essayeront tout sauf ce qui pourrait nous faire gagner.
    Allez les petits quand même, ça va sans dire.

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  5. Hey, mais c'est ce soir, il est donc encore temps de dire, car votre billet l'exige et il est joliment troussé,

    Allez les petits !

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  6. je me souviens de mon père, fervent supporter , assis dans son fauteuil préféré, une bouteille de binouze posée pas loin de la main, devant les matchs, c'était pas la peine de regarder la téloche, on avait le match en direct dans la maison !
    ravie d'avoir fait ta connaissance pendant ce déjeuner de blogueurs, à la prochaine !

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    1. Je ressemble beaucoup à ton père sauf sur un point : pas de binouze. J'estime qu'on ne peut boire et faire du sport en même temps.

      Je suis aussi très heureux d'avoir fait votre connaissance.

      A très bientôt !

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  7. Et avec tout ça, ils ont quand même perdu, les petits.
    Pfffff
    Mais avec les honneurs quand même je crois.
    C'est pas comme les footeux ! Eux,ils m'ont bien fait plaisir, avec leur pâtée face à l'Ukraine !
    Ca console de pas mal de choses...

    Sinon, c'était bien les copains ?

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  8. Perdu, perdu, c'est vite dit. Le terrain était lourd, et l'arbitre partial. Et je dis ça en toute bonne foi et sans chauvinisme.

    Oui, c'était vraiment bien. En tant que nouveau j'ai été accueilli très chaleureusement.
    Ça fait du bien de pouvoir discuter politique sans être regardé comme un extra-terrestre!

    Un seul regret : votre absence, Carine. Mais nous y remédierons un jour !

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    1. Oui, et le 26 Janvier, j'espère !
      Moi aussi, j'ai beaucoup regretté.

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