mercredi 17 septembre 2014

Hippocrate : le mal français.






Il est sorti récemment sur les grands écrans un film français intitulé « Hippocrate » qui décrit l’initiation d’un jeune interne à la dure vie de l’hôpital dans lequel il est affecté, au sein du service dirigé par son propre père. On sort de la salle obscure pour le moins secoué,  plus mal en point que l’on y est entré, ce qui est tout de même un comble. Certes, depuis Molière et Knock, on est habitué à ce que les médecins imaginaires fassent plus de mal que bien. Les séries hospitalières américaines (Urgences, Grey’s anatomy,…) nous ont également préparé à la dramaturgie qui est censée se jouer entre les quatre murs de nos cliniques.

Avec Hippocrate, c’est autre chose. On est en France, et aujourd’hui. C’est le réel que propose de décrire le réalisateur, médecin lui-même. Il y a donc un sens,  au-delà des joies et drames personnels qui y sont décrits. 

Le film est assez bien réalisé, du moins jusqu’à ses dernières minutes, l’interprétation est à la hauteur, et le spectateur se prend assez vite aux intrigues et états d’âmes qui saisissent les différents personnages. Mais les choses se gâtent dès qu’il s’agit d’aborder les questions plus générales, voire, disons le, plus politiques. Et c’est ce glissement-là qui ne passe pas. 

Nous évoquerons rapidement un des aspects capitaux que tente de révéler Hippocrate : le rôle joué au sein des hôpitaux par les médecins étrangers. Il n’y a qu’eux finalement pour introduire un peu d’humanité, de souplesse, d’écoute et de professionnalisme parmi un personnel français présenté comme froid, malhonnête, flemmard, incompétent  et volontiers alcoolique. On peut se demander si cette présentation pour le moins surprenante est consciente de la part du réalisateur. Quoiqu’il en soit, elle commence à instiller au goutte-à-goutte un malaise diffus et pernicieux.

Les dernières minutes du film, sans doute bâclées,  révèlent alors ce qui se cache dans le cerveau de son auteur, mieux encore qu’une IRM. Voilà le directeur de l’hôpital, seul à ne pas porter de blouse blanche et donc évidemment incapable, et le chef de service père du personnage principal, frappés de mutisme, alors qu’ ils sont violemment pris à partie par leur personnel dans sorte d’AG improvisée. Les invectives, les reproches, les frustrations, tout fuse dans le désordre. Ce n’est que revendications et éructations syndicales. Il n’en sortira rien. Générique.

Il n’en sort rien, donc, de ce film, sinon le souvenir consternant d’une scène de beuverie des internes, dansant et hurlant la douleur de soigner les autres jusqu’à l’épuisement. Sinon l’image d’une relation père-fils viciée par le comportement présenté comme délétère du premier qui n’a pourtant cherché qu’à protéger le deuxième, comme il le fait pour tout son personnel. Et une critique nauséeuse de plus de ce que notre pays produit de mal, forcément mal (il est bien démontré qu’en France, on est plus mal soigné qu’ailleurs). 

Rentré chez moi, j’ai pris un cachet.

4 commentaires:

  1. Un petit stage dans un hôpital anglais ferait le plus grand bien à ce réalisateur...

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  2. Le dernier médecin étranger que j'ai vu dans un hosto, il avait l'air d'un personnage tout droit sorti de "Tintin en Bordurie", et j'ai dû lui faire répéter ses questions tellement il parlait bien français.

    En Angleterre, pays où la santé est 100 % communiste (et pas mal musulmane, tout comme le reste du pays), on ne compte plus les médecins étrangers ayant commis des viols, des malversations ou des erreurs professionnelles injustifiables et mortelles. Les journaux sont pleins de leurs exploits.

    Et je ne parle pas du terrorisme musulman, pittoresque hobby au sein duquel les médecins sont nombreux à s'illustrer, en Royaume-Uni comme ailleurs.

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  3. Tout film français d'aujourd'hui délivre obligatoirement un certain message : celui qui émane des membres de la commission charger d'accorder le financement public qui teint à bout de bras le cinéma hexagonal...enfin ce qu'il en reste. Il ne se produit donc plus que des films distillant la propagande de la Gauche la plus obtuse. Inutile d'aller les voir, on en sort toujours mal à l'aise.
    Amitiés.

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  4. Chers amis,
    Je suis bien sûr de votre avis !

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